La nutrition des coraux délicats

05/02/2010 11:15

Certains coraux hébergent dans leurs tissus des algues les zooxanthelles qui leur permettent de se nourrir. On les appelle coraux symbiotiques.

A contrario, les espèces non symbiotiques sont dépendantes d’une alimentation extérieure.

Si dans le milieu naturel, leurs besoins sont satisfaits, en aquarium, cela pose certains problèmes.

                     

Ces coraux symbiotiques récupèrent l’excès d’acides aminés produits par photosynthèse pour se rassasier. Ces zooxanthelles peuvent fournir plus de 90 % voir même l’intégralité des produits de leur photosynthèse à leur hôte.

C’est-a-dire que les acides aminés sont produits par les zooxanthelles et utilisés par le corail dans la fabrication des lipides et glucides fournissant à l’animal l’énergie nécessaire à sa survie et à sa croissance.

Les individus exempts de zooxanthelles ont besoin de zooplancton, phytoplancton, parfois des deux pour subvenir à leurs besoins.

Ces animaux non symbiotiques se nourrissent aussi de mucus secrété par leurs voisins ainsi que divers détritus, bactéries et de bien d’autres microorganismes présents dans leur environnement.

La plupart des animaux hébergés proviennent des zones pauvres en nutriments, l’azote et d’autres éléments y sont à peine détectables, le plancton n’y parvient que par période et en faible quantité. La transparence des eaux le prouve. Elle permet, de fait une excellente pénétration de la lumière et donc une bonne photosynthèse des zooxanthelles.

 Les espèces planctophages sont quant à elles, localisées dans des eaux riches en plancton, phytoplancton et microorganismes et nettement moins ensoleillées.

Il est à signaler que certains coraux symbiotiques, tels que les Zoanthus, Euphyllia, catalaphyllia et Plerogyra se portent mieux avec une distribution d’aliments planctoniques.

Enfin, les espèces planctophages ne sont pas conseillées aux débutants et aux personnes ne prenant pas le temps de nourrir ce type d’invertébrés. Trop de gorgones sont sacrifiées chaque année pour ces raisons.

 

Un bac mixte de coraux mous et durs ne constitue donc pas un écosystème, mais un microcosme composé d’animaux provenant de divers océans et de différents environnements.

Il est donc important de déterminer les besoins de chacun de nos pensionnaires.

L’apport nutritif prend alors une importance capitale à la survie des animaux dépourvus de zooxanthelles. C’est le cas de certaines espèces telles que les tubastreas ; diverses gorgones en particulier celles de l’océan Indo-Pacifique, les scléronepthias, dendronepthya et de nombreuses éponges vendues dans le commerce. Toutefois, les besoins ne sont pas identiques selon les animaux.    

         

Des aliments vivants et du plancton doivent leurs être distribués deux à trois fois par semaine sous peine de les voir dépérir. Il ne faut pas se contenter de répandre le plancton dans l’aquarium, il faut parfois nourrir les polypes de l’animal.

L’idéal étant d’utiliser une seringue à laquelle on ajoute un tuyau rigide à oxygène.

L’arrêt temporaire du brassage pendant l’opération, permet aux aliments de ne pas s’éparpiller dans le bac. Un complément vitaminé peut être rajouté à la nourriture.

Des artémias et divers surgelés à base de plancton, phytoplancton ainsi que les solutions liquides sont acceptées sans problèmes.

Il est démontré que les détritus décollés du fond du substrat par agitation constituent un aliment à base de bactéries et microorganismes accepté par bien des coraux mous.

Les apports en oligo-élément sont aussi importants afin que le corail bénéficie des minéraux dont il a besoin.

Il est aussi possible de nourrir certains coraux symbiotiques tels que les zoanthus, euphylia et plérogyra afin d’encourager leur croissance.

 

Les planctons

 

Plusieurs aliments correspondent à la définition du plancton. En effet, ce terme englobe très largement tous les micro-organismes vivant en suspension dans l’eau. Selon la taille des polypes, différentes proies sont acceptées : cela va des artémias aux solutions liquides de substitution en passant par les planctons surgelés et les poudres de phytoplancton.

 

Un complément vitaminés peut être ajouté à la nourriture.

En milieu naturel, des flocons de mucus apportent des nutriments aux animaux, c’est ce l’on appelle la neige marine. Il est aujourd’hui possible d’en trouver sous forme de reconstitution.

Apparemment, les espèces vivant sur le récif absorbent plus de phytoplancton que de zooplancton. C’est aussi le cas des coquillages bivalves filtreurs tels que Lima scabra et Perna viridis etc…

 

Les espèces planctophages ne sont pas conseillées aux débutants et aux personnes ne prenant pas le temps de nourrir ce type d’invertébrés.

Trop de gonioparas et de gorgones sont sacrifiées chaque année.

N’oublions pas non plus que les fréquentes distributions de plancton artificiel constituent d’importantes sources de dégradation de la qualité du milieu. Il est donc nécessaire que l’ aquarium soit adapté à la situation sous peine d’engendrer des pertes importantes.